Histoire et armoiries

La seigneurerie de Beloeil

Le plus ancien document qui mentionne Beloeil, est un acte de concession obtenu par Charles Le Moyne, le 24 mars 1713, pour l’agrandissement de sa seigneurie nouvellement acquise. Ce document est connu sous le nom de « l’Augmentation de Belleüil ». La seigneurie avait été octroyée en 1694 à Joseph Hertel. Ce dernier l’a vendue en 1711 à Charles Le Moyne. La seigneurie de Beloeil couvre un territoire qui englobe aujourd’hui les municipalités de Saint-Mathieu-de-Beloeil, Beloeil, McMasterville, une partie de Sainte-Julie et probablement aussi une partie de Saint-Amable.

La paroisse de Beloeil

Officiellement, Beloeil a été érigée en paroisse en 1832, reconnue civilement en 1835 et établie en municipalité de paroisse en 1855. Dans la pratique toutefois, on peut faire remonter la création de la paroisse (Saint-Mathieu) à 1772; année de l’ouverture des registres d’état civil et année de l’inauguration du presbytère chapelle de Beloeil qui précéda la première église (1787). Le curé de Saint-Charles, Mathieu Lataille était le prêtre à cette époque. Beloeil se peupla rapidement, des commerçants s’installèrent, la petite communauté prit forme. Les paroissiens ont construit trois églises successivement sur le site actuel de l’église Saint-Matthieu. L’église actuelle a été construite en 1896.

Le village de Beloeil

Les citoyens de Beloeil, insatisfaits du service d’aqueduc, demandent et obtiennent l’incorporation du village en 1903. Le village ouvre officiellement ses livres en janvier 1904. Le service d’aqueduc appartenait à une compagnie privée, dont les parts étaient détenues principalement par madame Joséphine Bellemare. Après une bataille en règle, à coup d’injonctions et suite au décès de la propriétaire en 1905, le village de Beloeil devient propriétaire du réseau d’aqueduc de son territoire et d’une partie de celui de Mont-Saint-Hilaire et de Saint-Mathieu-de-Beloeil. On y ajoutera le territoire de McMasterville en 1907. Le réseau s’est agrandi en 1941 par l’achat du réseau du dernier seigneur de Rouville, Bruce F. Campbell. La Ville cessera d’être propriétaire du réseau en 1959 lors de la constitution de la Commission d’aqueduc de la Vallée du Richelieu. Cette commission est formée des villes de Mont-Saint-Hilaire, d’Otterburn Park et de McMasterville.

En 1904, Beloeil était un village encore agricole qui comptait deux pôles urbains, le développement autour de l’église paroissiale et celui autour de la gare et de la voie ferrée. Le reste du territoire n’était que champs cultivés. Sur la rue Richelieu (ou bord de l’eau), vivait une bourgeoisie cossue qui travaillait à Montréal. Le secteur du chemin de fer était industriel et commercial.

La Ville de Beloeil

L’incorporation de la ville de Beloeil date de février 1914. Le but de cette initiative était de développer et d’administrer un réseau de distribution d’électricité. Le réseau s’étendra jusqu’à Saint-Basile, Saint-Mathieu, Otterburn Park, Mont-Saint-Hilaire et McMasterville. La Ville sera propriétaire du réseau jusqu’en 1979. En 1903, le village de Beloeil se délimitait par la rue Bourgeois jusqu’à la rue Bernard-Pilon et du bord de l’eau jusqu’à la hauteur de la rue Dupré. En 1954, le territoire s’agrandit jusqu’au boulevard Yvon-L’Heureux. En 1964, le territoire s’étendra jusqu’aux limites actuelles.

Le 19e siècle fut marqué par la construction de la voie ferrée (1848), par la mise en place du premier aqueduc (1868), par l’installation d’une poudrière (1878) qui est devenue la compagnie C.I.L. (devenue I.C.I.) et la construction d’édifices religieux importants : le couvent (1846 à 1884) et l’hospice (1874). Sur le plan social, les figures de certains notables se distinguent : le docteur Allard, patriote; le docteur Brousseau, gendre du seigneur de Rouville et riche propriétaire; l’avocat Létourneux, homme d’affaires; le commerçant, maire et député Joseph Daigle.

Le boulevard Laurier fut construit en 1936 et cette route de béton constituait une partie de la route provinciale Montréal – Saint-Hyacinthe. Le pont routier (route 116) a été construit en 1939-1940 et ouvert à la circulation en 1941. Les années 60 et 70, grâce entre autres à la route Transcanadienne, ont transformé Beloeil et l’arrivée des familles montréalaises a satellisé notre ville, Beloeil devient une vraie banlieue tout en conservant son charme d’origine.

Armoiries

À la bande ondée d’argent

Au chef de gueules à une herse d’argent (Hertel)

En pointe d’azur à un fleur-de-lys d’or

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Ornements extérieurs

En chef

Timbré d’une couronne murale d’or à cinq tours crénelées et maçonnées de sable.

En pointe

Au listel d’or chargé de la devise en lettres romaines de sable « Par ta beauté forge demain ».

Explication des termes, couleurs et meubles héraldiques

À la bande ondée d’argent

Pièce honorable qui traverse l’écu en diagonale, de l’angle dextre du chef à l’angle senestre de la pointe et représente le baudrier.

Ondée

Ondulations parallèles représentant ici la belle rivière Richelieu.

Argent

Second métal en héraldique, symbolisant la beauté, la victoire et la pureté.

Au chef de gueules

Chef, partie supérieure de l’écu; gueules, couleur rouge en héraldique, signifie, grandeur, audace, vaillance.

Herse

Ce meuble, comme tel, est de la famille Hertel. Beloeil étant une ancienne seigneurie, dont je cite l’Acte de Concession en date du 18 janvier 1694.

Acte de concession du comte de Frontenac et de Jean Bochart Champigny, gouverneur et intendant de la Nouvelle-France, à Joseph Hertel, écuyer, de « deux lieues de terre de front avec une lieue et demie de profondeur, à prendre du côté du nord-ouest de la rivière Richelieu, attenant à la seigneurie de Chambly, en descendant ladite rivière ». À titre de fief et seigneurie et autres droits de justice, haute moyenne et basse.

Registre d’intendance no 4, folio 16.
Publié dans Pièces et documents relatifs à la tenure seigneuriale p.98
22 mars 1695

En pointe

Partie inférieure de l’écu.

D’azur à un fleur-de-lys d’or

D’azur, bleu en héraldique, signifie joie, savoir, loyauté et clarté.

Fleur-de-lys, souligne l’ascendance française des pionniers de Beloeil.

Or, premier métal en héraldique, signifie, justice, foi, force et constance.

 

Ornements extérieurs

Tout ce qui se trouve en dehors de l’écu.

En chef de timbre

La couronne murale à cinq tours crénelées, est l’emblème des villes. Beloeil a donc droit à ce rayonnement.

En pointe

Banderole chargée de la devise « Par ta beauté forge demain ».

Par sa devise, la Ville de Beloeil fait connaître son but et sa ligne de conduite. La devise c’est le cri de chaque citoyen de Beloeil. Les citoyens de Beloeil savent que leurs dirigeants appliqueront cette devise pour édifier une ville qui porte déjà la beauté dans son nom et son site.

André Genest, héraldiste